Découvrez comment une alimentation adaptée aide à gérer les troubles cognitifs de la chimiothérapie. Guide et conseils pour soutenir vos fonctions cérébrales.
Les traitements contre le cancer, en particulier la chimiothérapie, peuvent avoir un impact sur votre concentration, votre mémoire ou votre capacité à organiser vos pensées. Ce phénomène, souvent appelé “chemobrain” ou “brouillard cognitif”, peut devenir un véritable frein dans le quotidien.
Heureusement, l’alimentation fait partie des gestes simples et naturels qui peuvent vous aider à prendre soin de votre cerveau pendant cette période délicate.
En apportant à votre corps les bons nutriments, vous pouvez soutenir vos fonctions cognitives et atténuer certains effets secondaires liés aux traitements. Une manière douce, concrète et d’agir sur ce que vous vivez.
Alexie, diététicienne-nutritionniste chez Jinko, vous explique comment
Le chemobrain désigne les troubles cognitifs associés à la chimiothérapie. Cela peut se traduire par des difficultés à se concentrer, des oublis fréquents, une sensation de fatigue mentale ou un ralentissement dans le traitement des informations.
De plus, le cancer et/ou les effets secondaires de ses traitements ont des conséquences sur le cerveau, nommé “oncobrain”, cela peut se traduire par des troubles de la mémoire, de la concentration, de l'attention, une perte de mots, etc…
Oncobrain, chemobrain, quel que soit son nom, 50% des personnes atteintes de cancer en souffrent ! Si ces symptômes vous parlent, vous n’êtes donc pas seul.e à être concerné.e. Ce phénomène est d’ailleurs désormais bien identifié par les équipes soignantes et il existe des approches complémentaires pour vous aider à y faire face.
Les acides gras essentiels pour nourrir vos neurones : Le cerveau est composé majoritairement de lipides, et notamment d’acides gras essentiels, comme les oméga-3. Ces derniers jouent un rôle clé dans la plasticité cérébrale et la protection des cellules nerveuses.
Les poissons gras (saumon, sardine, maquereau, truite, hareng), les huiles de colza, noix, et davantage les huiles de lin, cameline sont d’excellentes sources d’oméga-3. Vous pouvez également consommer des graines, de type lin, chia pour compléter vos apports en oméga-3. Les intégrer régulièrement à vos repas peut participer à la régénération cellulaire et à la transmission de l’information entre les neurones.
À noter que pour les graines de lin, il faut les concasser pour bénéficier des oméga-3, et pour les graines de chia, les hydrater avant de les consommer.
Les antioxydants comme boucliers contre le stress oxydatif : Les traitements anticancéreux génèrent du stress oxydatif, un phénomène qui peut nuire à la santé des cellules, y compris celles du cerveau. Les antioxydants agissent comme un bouclier protecteur car ils aident à prévenir ou à réduire les dommages oxydatifs causés aux cellules, protégeant ainsi l'organisme contre le vieillissement prématuré, le stress oxydatif et diverses maladies.
Les antioxydants sont présents dans de nombreux aliments du quotidien comme les fruits et légumes colorés : myrtilles, baies rouges, agrumes, épinards, brocolis…
On retrouve également comme antioxydant, la vitamine C (agrumes, kiwi, poivron cru) et la vitamine E (oléagineux, avocat, huiles végétales) qui sont bénéfiques pour limiter l’inflammation et protéger les tissus nerveux.
Les vitamines du groupe B comme carburant : Les vitamines sont synthétisées par l’organisme (vitamine K, B8, B12) ou apportées par l’alimentation.
Les vitamines B6, B9 et B12 participent activement à la fabrication des neurotransmetteurs et au bon fonctionnement du cerveau. Elles sont présentes dans les légumineuses, les protéines (viande, volaille, poisson, abats, oeufs, fromage), les céréales complètes et les légumes verts.
En optant pour cette alimentation variée, incluant ces aliments, vous contribuez ainsi à maintenir votre concentration et votre vigilance, même en période de fatigue.
L'organisation des repas : Pour éviter les pics de fatigue ou de baisse de concentration, il est conseillé de répartir vos apports tout au long de la journée :
L'hydratation : un élément clé souvent négligé : Le cerveau est particulièrement sensible à la déshydratation, ce qui peut aggraver les troubles cognitifs. Une consommation régulière d'eau, répartie tout au long de la journée, permet d'assurer une hydratation optimale des cellules cérébrales.
Essayez de boire 1,5 litre d’eau répartie sur la journée, ou plus en cas de forte chaleur. Vous pouvez également vous tourner vers les infusions, les bouillons ou les eaux aromatisées maison pour varier les plaisirs.
Bouger pour mieux penser : Si une bonne alimentation est essentielle pour soutenir votre cerveau, l’associer à d’autres habitudes de vie peut renforcer ses effets.
Des études montrent que l’activité physique améliore la mémoire, la concentration et l’attention chez les patients atteints de cancer, même après les traitements. La marche, le yoga, ou simplement quelques étirements quotidiens sont particulièrement adaptés pour limiter les effets du chemobrain.
L'importance du sommeil et de la gestion du stress : Un bon sommeil est essentiel pour consolider la mémoire. Le soir, privilégiez les aliments riches en tryptophane, comme la banane, les produits laitiers, le riz complet ou les œufs. Ce précurseur de la sérotonine favorise la détente et le sommeil réparateur.
Pensez aussi à des techniques douces, comme la respiration profonde, la méditation ou la sophrologie, pour accompagner votre récupération mentale.
Troubles cognitifs après cancer : quel accompagnement ? : Un accompagnement professionnel peut vraiment faire la différence. Un diététicien ou médecin nutritionniste spécialisé en oncologie saura vous aider à adapter votre alimentation en fonction de vos traitements, de vos goûts et de vos besoins du moment.
N’hésitez pas à partager vos ressentis avec votre équipe soignante : ensemble, vous pourrez ajuster les conseils pour qu’ils vous soutiennent au mieux, jour après jour.
Chez Jinko, nos diététiciens et nos infirmiers sont là pour vous guider pas à pas, avec des conseils simples et adaptés à votre quotidien. Et si vous en ressentez le besoin, d’autres pratiques, comme la réflexologie ou la méditation guidée, peuvent aussi vous apporter un peu de clarté et de sérénité face aux effets secondaires de la chimiothérapie.
Le chemobrain peut bousculer votre quotidien, mais vous avez en main des outils pour y faire face. Une alimentation adaptée, alliée à un mode de vie équilibré, peut vous aider à retrouver concentration, énergie et confiance.
C’est un chemin qui demande de la patience, mais chaque petit pas compte : vous n’êtes pas seul·e, des professionnels sont là pour vous accompagner à chaque étape.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter gratuitement notre infirmière. Elle vous aidera à identifier vos besoins et à vous donner des premières pistes d’accompagnement thérapeutique.