Recommandations pratiques et solutions personnalisées pour prévenir les douleurs plantaires pendant le traitement.
Le syndrome main-pied représente l'un des effets secondaires les plus fréquents de la chimiothérapie, touchant jusqu'à 50% des patients sous certains traitements. Cette complication, bien que préoccupante, peut être efficacement prévenue et soulagée grâce à une prise en charge adaptée.
Soyez rassuré·e, si vous êtes touché·e par ce symptôme, les experts s'accordent aujourd'hui sur le fait que ces effets secondaires sont généralement réversibles à la fin des traitements.
Joy, pédicure-podologue et réflexologue plantaire chez Jinko, vous explique comment prévenir et prendre en charge les douleurs plantaires lors d’une chimiothérapie
Comment se développe le syndrome main-pied ? : Le syndrome main-pied se développe généralement de manière progressive, avec une apparition des premiers signes entre la deuxième et la quatrième semaine suivant le début du traitement. Cette complication est particulièrement associée à certaines chimiothérapies spécifiques, notamment la capécitabine et le fluorouracile, ainsi qu'à certaines thérapies ciblées.
Les données médicales montrent que, si la majorité des patients développent des formes légères à modérées, seule une minorité connaît des manifestations plus sévères nécessitant une adaptation du protocole thérapeutique.
Mais pas de panique, des solutions existent !
Les manifestations caractéristiques du syndrome : Premier indice du syndrome : votre peau montre une sensibilité accrue, notamment au niveau des zones de pression et de frottement. Cet effet secondaire du traitement peut parfois rendre la plante des pieds rouge et sensible, notamment aux points d'appui lors de la marche.
La sensibilité s'accompagne souvent d'une sécheresse cutanée importante, pouvant évoluer vers des sensations de picotements ou de brûlures. Dans les cas plus avancés, la peau peut devenir très fragile. Parfois, de petites crevasses ou de petites plaies peuvent se former, particulièrement au niveau des talons et de la voûte plantaire.
Si vous vous reconnaissez dans ce diagnostic, pas d’inquiétude particulière à avoir, car c’est plutôt commun chez les personnes suivant un traitement par chimiothérapie. Pour en apprendre plus sur la façon de limiter ces effets indésirables, n’hésitez pas à en parler aux professionnels de santé qui suivent votre traitement. Vous n’êtes pas seul·e !
L'importance fondamentale de l'hydratation cutanée : L'hydratation de votre peau constitue le pilier central de la prévention du syndrome main-pied. Les dermatologues recommandent une routine quotidienne d'hydratation rigoureuse : il est conseillé d'appliquer une crème hydratante enrichie en urée (ne pas dépasser 30% d’urée), matin et soir, en insistant particulièrement sur les zones les plus sollicitées.
Le moment idéal pour appliquer les produits se situe après la douche ou le bain, lorsque votre peau est encore légèrement humide, ce qui favorise la pénétration des agents hydratants. Privilégiez les produits sans parfum et hypoallergéniques pour minimiser les risques d'irritation supplémentaire.
Le choix stratégique des chaussures : Quelles chaussures choisir pour prévenir les douleurs plantaires ? Les spécialistes conseillent de privilégier des chaussures avec un excellent amorti, particulièrement au niveau du talon et de l'avant-pied.
Il faut trouver le juste milieu en ce qui concerne les modèles de chaussures. Elles doivent être suffisamment spacieuses pour éviter toute compression, tout en maintenant correctement le pied. Les matériaux respirants sont à privilégier pour limiter la macération.
Il est également important d'adapter régulièrement vos chaussures en fonction de l'évolution de vos symptômes, car vos pieds peuvent parfois gonfler au cours de la journée ou du traitement. En observant les réactions de votre corps, vous pourrez en parler avec le pédicure-podologue formé à l’oncologie, qui saura vous conseiller sur le type de chaussures à adopter.
La prévention et le soin des troubles des ongles : Les traitements anticancéreux peuvent aussi fragiliser vos ongles, notamment ceux des pieds, et entraîner des effets secondaires parfois douloureux, comme des décollements (onycholyses), des cassures, ou encore des inflammations de la peau autour de l’ongle (paronychies). Ces troubles sont fréquents mais, heureusement, des solutions existent pour les prévenir ou les soulager.
Le geste le plus simple et le plus efficace consiste à appliquer un vernis protecteur au silicium. Ce type de vernis, spécialement formulé pour les ongles fragilisés, renforce la kératine de l’ongle, améliore sa résistance et peut limiter les risques de décollement. Il est conseillé de l’appliquer régulièrement, en suivant les recommandations de votre équipe soignante ou de votre socio-esthéticienne.
Voici quelques bonnes pratiques à adopter :
N’hésitez pas à solliciter l’avis de votre pédicure-podologue, qui peut vous accompagner dans la surveillance et la prise en charge de ces troubles. Ces gestes simples contribuent à prévenir la douleur, à limiter l’impact des traitements et à préserver votre confort au quotidien.
L'activité physique personnalisée : Pour prévenir les douleurs plantaires, il est aussi important d’avoir une bonne circulation sanguine. Celle-ci est favorisée par l’activité physique adaptée, qui permet également le maintien d'une bonne qualité de vie :
Il est essentiel d'adapter l'intensité et la durée des activités en fonction de votre ressenti et des conseils de votre équipe soignante. Chaque personne est différente : vous ne pourrez pas tous les jours faire le même effort, et c’est normal ! Dans cette période, soyez indulgent·e avec vous-même.
Bonne nouvelle : la prise en charge des douleurs plantaires liées à la chimiothérapie est désormais mieux reconnue et encadrée par l’Assurance maladie, grâce à des évolutions récentes dans la convention nationale des pédicures-podologues.
Depuis septembre 2023, l’avenant 5 à cette convention a introduit de nouveaux actes spécifiquement dédiés au syndrome main-pied, désormais pris en charge par l’Assurance maladie. Cela signifie que, si vous souffrez de douleurs plantaires dues à votre traitement anticancéreux, vous pouvez bénéficier de séances spécifiques avec un pédicure-podologue formé à l’oncologie pour soulager vos symptômes et améliorer votre confort au quotidien.
Et ce n’est pas tout ! En janvier 2025, l’avenant 6 est venu compléter ces avancées. Il prévoit notamment que l’activité des professionnels liée aux orthèses plantaires (semelles sur mesure) soit mieux valorisée et intégrée dans la participation de l’Assurance maladie. Cela facilite l’accès à ces dispositifs quand ils sont nécessaires dans la gestion de douleurs ou de troubles de l’appui plantaire.
Ces évolutions montrent une volonté claire de mieux accompagner les patients dans leur parcours de soins, en particulier face aux effets secondaires complexes, comme le syndrome main-pied. N’hésitez pas à en parler à votre équipe soignante : des solutions concrètes et désormais remboursées existent pour vous soulager.
La prise en charge médicamenteuse personnalisée : Parfois, il n’est simplement pas possible de prévenir la douleur plantaire qui se manifeste même si vous avez tout mis en œuvre pour l’éviter. Différentes options thérapeutiques peuvent alors vous être proposées par l'équipe médicale :
Une prise en charge pluridisciplinaire par les soins de support : Les soins de support représentent un ensemble de services complémentaires essentiels dans la gestion des effets secondaires de la chimiothérapie. Les soins de support s’ajoutent aux traitements médicamenteux et permettent de réduire drastiquement les douleurs.
Afin de traiter la problématique de façon globale, différents professionnels de santé travaillent en synergie :
L'expertise des soins infirmiers spécialisés : Les soins infirmiers jouent un rôle central dans la prise en charge du syndrome main-pied. Les infirmières spécialisées en oncologie vous apportent leur expertise dans l'évaluation régulière de vos symptômes et l'adaptation de vos soins.
Elles vous prodiguent des conseils personnalisés pour votre hygiène quotidienne et peuvent réaliser des soins locaux spécifiques. Leur suivi régulier permet de détecter précocement toute aggravation et d'ajuster rapidement la prise en charge. Vous êtes bien entouré·e !
Le suivi personnalisé et son importance : Un monitoring régulier des symptômes est indispensable pour optimiser la prise en charge. Les consultations hebdomadaires pendant les premiers cycles de chimiothérapie permettent d'évaluer l'efficacité des mesures préventives et d'ajuster les traitements si nécessaire.
Cette surveillance étroite contribue significativement à l'amélioration de votre confort et à la prévention des complications plus sévères, n’hésitez pas à solliciter cet accompagnement.
La prévention et la gestion des douleurs plantaires sous chimiothérapie nécessitent une approche globale et personnalisée. C’est votre engagement actif, combiné à l'expertise de l'équipe soignante, qui permet d'optimiser la prise en charge de ces effets secondaires.
Il est essentiel de maintenir un dialogue ouvert avec les professionnels de santé et de ne pas hésiter à signaler rapidement tout changement ou inconfort. Grâce à une prise en charge précoce et adaptée, il est possible de maintenir une qualité de vie satisfaisante tout au long du traitement.
Alors, n’hésitez plus et contactez dès maintenant notre infirmière Jinko pour un bilan initial gratuit par téléphone ou en visio !