14/5/2025

Neuropsychologie & cancer, comprendre les troubles cognitifs

Découvrez comment la neuropsychologie peut vous aider à mieux vivre avec les troubles cognitifs liés au cancer. Jinko vous accompagne.

Les traitements contre le cancer, bien qu’indispensables, peuvent laisser des traces invisibles mais bien réelles sur les fonctions cognitives : mémoire, concentration, attention... Souvent sous diagnostiquées, ils ont un impact négatif sur la qualité de vie et sont parfois sources d’une grande détresse. Ces troubles, encore peu connus du grand public, sont parfois source de grande détresse car ils peuvent perdurer plusieurs années après l’arrêt des traitements curatifs.

Il existe pourtant une voie de compréhension et d’accompagnement adaptée à ces difficultés, la neuropsychologie. Dans cet article, Mélissa, neuropsychologue chez Jinko, vous explique ce qu’est la neuropsychologie, son importance dans le suivi des patients atteints de cancer, et comment elle peut vous permettre d'améliorer votre qualité de vie.

Qu'est-ce que la neuropsychologie ?

La neuropsychologie est une discipline qui étudie le lien entre le fonctionnement du cerveau et les capacités cognitives comme la mémoire, l’attention, le langage ou encore la prise de décision. Elle cherche à comprendre comment les différentes zones du cerveau interagissent pour permettre ces fonctions.

Lorsqu’un trouble cognitif survient à cause de la maladie, des traitements ou d’autres facteurs, la neuropsychologie permet d’en identifier la cause et de proposer des stratégies adaptées pour y faire face.

Autrement dit, elle vous aide à mieux comprendre les effets du cancer et de ses traitements sur le fonctionnement mental, afin d’apporter des solutions concrètes et personnalisées.

Les troubles cognitifs : comprendre leurs origines et leur impact

Certains traitements, comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’hormonothérapie, peuvent provoquer des effets secondaires sur le cerveau. On parle parfois de « chemobrain » ou « brouillard mental », une expression qui illustre bien les difficultés ressenties : mémoire défaillante, attention fluctuante, lenteur à traiter les informations, difficultés à organiser ses idées ou à trouver ses mots.

Ces troubles varient d’une personne à l’autre, mais ils peuvent affecter profondément le quotidien : autonomie, confiance en soi, vie professionnelle, relations sociales…

C'est ici que la neuropsychologie intervient : elle permet d’identifier et de comprendre ces troubles en profondeur. Grâce à des évaluations spécialisées, les neuropsychologues identifient les déficits cognitifs, leur cause et leur ampleur, et aident ainsi à développer des stratégies pour y faire face.

Il est important de souligner que l’apparition de troubles cognitifs dans ce contexte particulier est souvent multifactoriel et tous les aspects doivent être analysés pour comprendre l’origine des troubles.

Neuropsychologie et cancer : un accompagnement dès les premiers signes

Une évaluation neuropsychologique peut permettre de détecter des changements cognitifs dès leur apparition, et de mettre en place des stratégies de gestion adaptées, favorisant une réadaptation rapide et efficace.

Autrement dit : plus on intervient tôt, plus le soutien sera efficace !

Nous savons aujourd’hui qu’il existe un impact significatif des difficultés sur le plan professionnel, social et des aptitudes de la vie quotidienne. La reconnaissance et l’accompagnement de vos difficultés en neuropsychologie permettra d’optimiser votre réinsertion socio-professionnelle.

Le bilan neuropsychologique : une évaluation essentielle pour évaluer les troubles cognitifs

Il repose sur des tests standardisés qui permettent de dresser un profil détaillé des forces et des fragilités cognitives, en tenant compte de l’âge, du niveau d’étude ou du parcours de vie.

Il aide à :

  • Identifier les capacités préservées et celles qui sont altérées ;
  • Comprendre si les troubles sont liés aux traitements, à un stress émotionnel, à l’âge, ou à d’autres facteurs ;
  • Proposer un accompagnement adapté : stratégies de compensation, rééducation, conseils pour aménager son quotidien…

Ce bilan est un premier pas vers un mieux-être, en apportant des réponses claires aux ressentis souvent flous et permet de diagnostiquer précisément les troubles cognitifs et de suivre leur évolution au fil du temps.

Conclusion

La neuropsychologie est une alliée précieuse dans la prise en charge des troubles cognitifs liés au cancer. Ces troubles sont bien réels, même s’ils sont parfois invisibles. Ils peuvent être source de souffrance et freiner la reprise d’une vie « normale » car il s’agit d’un handicap invisible qui a besoin d’être reconnu et accompagné.

Heureusement, des outils existent pour les comprendre, les accompagner et les atténuer. Le bilan neuropsychologique permet d’agir de manière ciblée et personnalisée.

Chez Jinko, nos infirmières sont à votre écoute pour vous aider à identifier les bons soins de support selon votre situation. Que ce soit pour un accompagnement psychologique, physique ou social, vous n’êtes pas seul. N’hésitez pas à nous contacter pour en parler.

Sources :

  • Bénédicte Giffard, Marie Lange, Isabelle Léger. Les troubles cognitifs légers liés au cancer : comment et à quelles fins les évaluer en consultation neuropsychologique ?. Revue de neuropsychologie. 2015;7(2):127-134. doi:10.1684/nrp.2015.0344
  • *(*Hodgson K.D., Hutchinson A.D., Wilson C.J.,  et al. A meta-analysis of the effects of chemotherapy on cognition in patients with cancer. Cancer Treat Rev 2013  ; 39 : 297-304. )
  • (Wefel J.S., Schagen S.B.. Chemotherapy-related cognitive dysfunction. Curr Neurol Neurosci Rep 2012  ; 12 : 267-75.)) .
  • Le Fel J., Daireaux A., Vandenbosshe S.,  et al. Impact des traitements en cancérologie sur les fonctions cognitives : le point de vue des patients, leur attente et leur souhait de participer à des ateliers de rééducation cognitive. Bull Cancer 2013  ; 100 : 223-9.)
  • Boykoff N, Moieni M, Subramanian SK. Confronting chemobrain: an in-depthe look at survivors’ reports of impact on work, social networks, and health care response. J Cancer Surviv ; 3 : 223-32..
  • Nieuwenhuijsen K., de Boer A., Spelten E.,  et al. The role of neuropsychological functioning in cancer survivors’ return to work one year after diagnosis. Psycho-oncology 2009  ; 18 : 589-97.
  • Cherrier M.M., Anderson K., David D.,  et al. A randomized trial of cognitive rehabilitation in cancer survivors. Life Sci 2013  ; 93 : 617-22.
  • https://www.pearsonclinical.fr/thematique/bilan-neurpsychologique-adulte? rsltid=AfmBOopB3Dx9UEc683uXDd23K2hZxVoQUFfZrtmhTzKpwWuG1VUf_Dh4
  • Traité pratique de neuropsychologie ; Date de publication, 1 déc. 2021 · N° d'édition, 1 · Roger Gil, Michel Wager)