Nutrition et activité : vos alliés contre la récidive

La peur de la récidive du cancer, soit le fait de craindre que le cancer revienne ou progresse, est très fréquente une fois les traitements terminés. Vous ressentez peut-être cette peur, pendant ou après l’arrêt des soins, et celle-ci peut avoir un impact considérable sur votre qualité de vie. Cependant, vous avez la possibilité d'agir : de nombreuses études montrent l’impact positif d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière pour améliorer la survie pendant et après les traitements contre le cancer.

Dans cet article, le Docteur Arlette Pommeyrol, oncologue médicale, va vous expliquer comment et pourquoi l’activité physique et l’alimentation équilibrée peuvent vous permettre de prévenir la récidive du cancer et vous aider à vous sentir mieux dans votre corps !

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L'activité physique : un soin non médicamenteux à part entière

De nombreuses études scientifiques ont établi les effets bénéfiques d’une activité physique régulière sur l’état de santé, en démontrant notamment sa capacité à prévenir la survenue de maladies chroniques comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l'ostéoporose ou encore certains cancers.

Depuis plus de dix ans, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande l’activité physique comme thérapeutique non médicamenteuse intégrée dans le parcours de soins. Elle est donc reconnue pour son rôle préventif et thérapeutique, en particulier après un cancer du sein où elle diminue de 24% le risque de récidive.

Mais concrètement, pourquoi l’activité physique réduit-elle le risque de récidive ? Voici les principaux effets physiologiques positifs observés :

Prévention du surpoids et de l’obésité, qui augmentent le risque de récidive de certains cancers (sein, endomètre, œsophage). Une obésité augmente de 30 à 50% le risque de récidive après un cancer du sein ; on estime qu’elle est impliquée dans environ 20% des cas de cancers du sein post-ménopause et jusqu’à 50% des cancers de l’endomètre.
Régulation hormonale : diminution du taux d’œstrogènes après la ménopause, bénéfique dans les cancers hormonodépendants.
Amélioration du métabolisme du sucre : diminution de la sécrétion d’insuline et amélioration de la sensibilité à celle-ci, ce qui limite la disponibilité énergétique des cellules cancéreuses et réduit leur stimulation.
Réduction de l'inflammation et des facteurs de croissance comme l'IGF-1, impliqués dans le développement tumoral.
Stimulation du système immunitaire : les cellules tueuses naturelles (NK) sont plus actives.
Amélioration du transit intestinal, réduisant l’exposition de la muqueuse aux substances cancérigènes.

Quelles sont les recommandations après un cancer ?

L’activité physique (AP) ne se limite pas à une pratique sportive intense. Elle peut se décliner en :

AP liée aux déplacements (marche, vélo, escaliers)
AP domestique (ménage, jardinage, bricolage)
AP professionnelle
AP de loisir (gym douce, danse, natation…)

Elle peut se pratiquer à différentes intensités, même modérées ou faibles, et reste bénéfique à toutes les étapes du parcours de soin.

Les recommandations actuelles indiquent que les effets préventifs sont proportionnels à la régularité et au volume d’activité :

150 minutes par semaine d’activité d’intensité modérée (ex. : marche rapide) ou 75 minutes d’intensité soutenue (jogging, aquagym…)
Limiter la sédentarité : essayez de bouger toutes les 2 heures, même brièvement
Pour les plus de 65 ans : ajoutez des exercices d’équilibre et de renforcement musculaire au moins 2 fois/semaine

Cependant, après une période d’inactivité physique ou pendant les traitements médicaux, il est important d’informer votre médecin de votre souhait de reprendre ou de poursuivre une activité physique. Il pourra alors vous prescrire des examens avant la reprise (prises de sang, épreuve d’effort chez un cardiologue…) pour s’assurer que vous êtes en forme. Les infirmières Jinko peuvent également vous orienter vers des professionnels compétents et vous guider dans cette reprise en toute sécurité.

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L’Activité Physique Adaptée (APA) : une pratique sur-mesure

Pendant ou après la maladie, il est possible que vous ayez besoin de pratiquer une activité adaptée à votre forme du moment. Il est donc important d’être accompagné(e) par un éducateur sportif formé à l’APA, qui pourra définir avec vous et votre médecin les modalités de reprise. Les infirmières Jinko peuvent vous aider à trouver les bons professionnels et vous accompagner dans la mise en place d’un programme adapté.

Selon les données de la CAMI et de la Fondation ARC, l’APA peut :

Réduire de 30% la fatigue liée aux traitements
Diminuer de 50% le risque de récidive en cas de pratique ≥ 9h/semaine‍
Améliorer la tolérance physique et psychologique aux traitements

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L’alimentation : un allié clé de votre santé

L’alimentation et l’activité physique forment un duo indissociable pour préserver votre santé et prévenir les récidives.

Certaines habitudes alimentaires sont connues pour augmenter le risque de développer certains cancers, notamment :

une consommation excessive d’alcool (responsable d’environ 8% des cancers annuels en France),
un excès de viande rouge (au-delà de 500 g/semaine) et de charcuterie (plus de 50 g/jour),
une alimentation trop riche en sel (au-delà de 5 g/jour).

Par exemple, chaque portion quotidienne supplémentaire de viande rouge augmente le risque de cancer colorectal de 17%.

‍Maintenir un poids santé : un objectif essentiel : Après un cancer, maintenir un poids de santé devient un enjeu majeur, car le surpoids et l’obésité augmentent significativement le risque de récidive, notamment pour les cancers du sein, de l’endomètre et du côlon.

On parle de surpoids lorsque l’IMC (Indice de Masse Corporelle) dépasse 25, et d’obésité au-delà de 30. Mais un autre indicateur important est le tour de taille : au-delà de 80 cm chez les femmes et 94 cm chez les hommes, il témoigne d’une accumulation de graisse abdominale associée à un risque accru.

Adopter une alimentation équilibrée, combinée à une activité physique régulière, est donc essentiel pour stabiliser son poids, limiter l’inflammation chronique et réduire les facteurs métaboliques qui favorisent la progression des cellules cancéreuses. Les diététiciennes spécialisées en oncologie peuvent vous accompagner pour construire un programme alimentaire adapté à vos besoins et à votre parcours.

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À quoi correspond une alimentation équilibrée ?

Les recommandations de l’INCa, basées sur celles du World Cancer Research Fund, comprennent :

Privilégier une alimentation riche en aliments d’origine végétale (fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes)
Limiter les aliments transformés riches en graisses, sucres et sel
Réduire la consommation de viande rouge (moins de 500 g/semaine) et éviter les charcuteries (moins de 50 g/jour)
Modérer la consommation d’alcool (pas plus de 10 verres par semaine, répartis sur plusieurs jours)
Favoriser l’allaitement maternel (recommandation spécifique pour la prévention du cancer du sein)
Ne pas compter sur les compléments alimentaires pour prévenir le cancer
Éviter les boissons sucrées
Pratiquer une activité physique régulière
Maintenir un poids de santé
Adopter une alimentation variée et équilibrée tout au long de la vie

⚠️ Attention aux solutions dites “miracles”

Il est important de rester vigilant face aux approches qui prétendent prévenir ou guérir le cancer sans preuve scientifique solide.

Ainsi, le jeûne thérapeutique, les régimes restrictifs, ou encore la prise de compléments alimentaires sans avis médical sont déconseillés, car ils peuvent entraîner des carences, affaiblir l’organisme ou interférer avec les traitements.

De même, les extraits ou décoctions de champignons et plantes médicinales chinoises peuvent avoir des interactions avec certains médicaments anticancéreux. Avant d’introduire tout complément ou changement majeur dans votre alimentation, parlez-en à votre médecin ou à un professionnel de santé spécialisé.

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Conclusion

L’activité physique régulière et une alimentation équilibrée ne sont pas seulement bénéfiques pour votre santé : elles participent activement à la prévention des récidives et à l’amélioration de votre qualité de vie. Chez Jinko, nos infirmières et praticiens vous accompagnent avec douceur et expertise pour intégrer ces piliers dans votre quotidien, à votre rythme. N’hésitez pas à les contacter pour faire un point gratuit sur vos besoins !