18/9/2025

Guide parental pour parler du cancer à son adolescent

Un guide détaillé avec des recommandations d'experts pour communiquer de façon rassurante avec vos enfants pendant la maladie.

Guide parental pour parler du cancer à son adolescent

L’annonce d’un cancer dans la famille, en particulier lorsqu’il touche un parent, est un moment chargé d’émotions et parfois de grande confusion. Lorsqu'il s'agit d'en parler avec des adolescent·es, cette tâche peut sembler encore plus complexe. Vous vous demandez peut-être comment aborder le sujet, quels termes utiliser, et comment gérer les réactions émotionnelles

Thérèse, onco-psychologue chez Jinko, vous livre ses conseils pour aborder cette étape importante avec des explications adaptées. Objectif : instaurer un dialogue ouvert et bienveillant, pour que votre enfant se sente écouté, compris et accompagné.

Choisir le bon moment pour parler du cancer

Importance du timing dans l'annonce : Le choix du moment pour aborder le sujet du cancer avec un·e adolescent·e est crucial. Nous vous recommandons d’avoir cette discussion une fois que vous avez vous-même intégré la nouvelle, afin de pouvoir répondre à leurs questions avec calme et assurance. Plus cette discussion est précoce, plus vous pouvez désamorcer les angoisses que les adolescent·es pourraient ressentir en percevant des changements d'ambiance dans la famille.

Créer un environnement propice à la discussion : Il est essentiel de choisir un moment où tout le monde est calme et détendu. Un environnement familier, comme votre domicile peut constituer un cadre rassurant. Assurez-vous que vous disposez de suffisamment de temps pour discuter et répondre aux questions qui pourraient survenir. Cela marque le début d'un dialogue continu et ouvert.

Adapter le message à la maturité de l'adolescent·e

L'adolescent et sa compréhension complexe : Les adolescents appréhendent pleinement la gravité d'un diagnostic de cancer. Leur compréhension plus mature de la situation peut paradoxalement rendre la communication plus complexe qu’avec de jeunes enfants.

Ils oscillent souvent entre un besoin d'indépendance caractéristique de leur âge et une inquiétude profonde pour le parent malade. Certains adolescents peuvent adopter une position de grande responsabilité au sein de la famille, prenant en charge des tâches supplémentaires ou s'occupant de leurs frères et sœurs plus jeunes. D'autres peuvent sembler se détacher émotionnellement. Il s’agit en fait d’un mécanisme de protection face à une réalité difficile à accepter.

Utilisation d'un langage adapté et des explications claires : Les adolescent·es sont capables de comprendre des concepts médicaux complexes, mais il est important de rester clair et précis. Expliquez le fonctionnement du cancer et les traitements possibles en termes qu'ils puissent comprendre. Utiliser des analogies familières, comme le système immunitaire combattant une infection, peut être utile.

Encourager les questions et la participation active : Invitez votre adolescent·e à poser des questions et à exprimer ses préoccupations. Valorisez leur participation en leur offrant des informations détaillées sur les traitements et leur durée. Cela peut les aider à se sentir impliqué·es et à mieux gérer leurs craintes.

Répondre aux réactions émotionnelles des adolescent·es

Anticiper et comprendre les diverses réactions émotionnelles : Lorsqu’un parent est confronté au cancer, les adolescent·es réagissent chacun·e à leur manière. Certains peuvent se montrer silencieux, voire en apparence indifférents, comme s’ils mettaient à distance ce qu’ils ne peuvent pas encore verbaliser. D’autres au contraire peuvent exprimer leur anxiété, leur colère, ou une profonde tristesse. Il n’y a pas de réaction « normale » ou « attendue » face à une telle situation, toutes sont légitimes.

Ces comportements traduisent souvent un besoin de protection (d’eux-mêmes ou de leurs proches), un manque de repères, ou une peur de l’avenir. Il est essentiel d’accueillir ces émotions sans jugement, sans chercher à les corriger ou à les minimiser. L’important est de rester disponible, à l’écoute, même si l’adolescent·e ne parle pas tout de suite. La constance, la bienveillance et l’ouverture au dialogue sont souvent les meilleurs repères qu’on puisse leur offrir dans cette période de turbulence.

Importance du soutien psychologique et des ressources disponibles : Le soutien d'un professionnel, comme un psychologue spécialisé en oncologie, peut être extrêmement bénéfique. Les adolescent·es peuvent également tirer profit de groupes de parole où ils peuvent échanger avec d'autres jeunes vivant des situations similaires.

Maintenir une communication ouverte et continue

Dans un contexte aussi bouleversant qu’un cancer, maintenir le lien et la communication avec ses enfants, y compris les adolescent·es, devient une boussole précieuse. Cela ne signifie pas tout dire, ni tout expliquer d’un seul coup, mais plutôt installer un climat de confiance où la parole peut circuler librement.

Partager régulièrement les évolutions du parcours de soins, même brièvement, permet d’éviter les malentendus et de limiter les angoisses liées à l’incertitude. L’essentiel est d’adapter le niveau d’information à leur âge, à leur maturité et à ce qu’ils ou elles sont prêts à entendre. Il est parfois plus sécurisant pour un enfant d’avoir des mots simples et sincères, plutôt que de deviner ou d’imaginer ce qui se passe en silence.

N’ayez pas peur de dire que vous ne savez pas tout, ou que certaines questions n’ont pas encore de réponse. L’honnêteté posée, sans dramatisation, est souvent plus rassurante que le silence. Enfin, laissez-leur la possibilité de revenir plus tard avec d’autres questions, le dialogue ne se joue pas en une seule fois, il se construit dans la durée.

Parler du cancer avec les adolescent·es est un défi de taille, mais essentiel pour leur permettre de comprendre et de gérer la situation. Avec une communication adaptée et bienveillante, vous pouvez les aider à traverser cette période difficile avec plus de sérénité.

Si vous avez besoin d'un soutien supplémentaire, n'hésitez pas à contacter Jinko pour un premier bilan gratuit avec une infirmière spécialisée.

Sources : 

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