Découvrez la prise de poids liée à l'hormonothérapie et les solutions pour la gérer. Conseils et stratégies pour maintenir votre poids pendant les traitements.
L’hormonothérapie est un traitement de référence pour plusieurs types de cancers. En France, elle est prescrite à plus de 60% des femmes atteintes d’un cancer du sein, et représente également une approche thérapeutique clé pour les hommes touchés par un cancer de la prostate.
Son efficacité est largement démontrée dans la lutte contre ces cancers : dans le cas du cancer du sein, elle permet une réduction d’environ 50% du risque de rechute. Cependant, la prise de poids liée à l’hormonothérapie est une source d’inquiétude fréquente chez les patient·es.
Il est essentiel de rappeler que cet effet secondaire n’est pas systématique, ni irréversible. Avec les bons réflexes et un accompagnement adapté, il est possible de garder le contrôle sur votre poids et de préserver votre bien-être tout au long du traitement. Alexie, onco-diététicienne chez Jinko vous explique comment !
Un traitement ciblé pour bloquer les hormones : Le terme hormonothérapie peut prêter à confusion. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’un traitement à base d’hormones, au contraire, elle agit comme un bouclier au sein de l’organisme. L’objectif est simple : empêcher les hormones de stimuler la croissance des cellules cancéreuses, en réduisant leur production ou en freinant leur effet sur l’organisme.
Dans le cas du cancer du sein, elle agit sur les œstrogènes et la progestérone, tandis que, pour le cancer de la prostate, elle bloque la testostérone.
Prescrite généralement sur une période de 5 à 10 ans, elle s’est révélée particulièrement efficace. Une analyse combinée a révélé une diminution de 40% du risque de récidive et de 46% du risque de métastases à distance chez les patientes traitées.
Des soins adaptés à chaque patient : Le type d’hormonothérapie n’est pas le même pour tout le monde. Les oncologues ajustent le traitement en fonction de plusieurs critères :
Par exemple, pour les femmes, la ménopause joue un rôle important dans la sélection du traitement approprié.
L’hormonothérapie peut être administrée de différentes manières : comprimés quotidiens, injections mensuelles ou trimestrielles, ou implants. L’objectif ? Trouver la solution la plus adaptée au mode de vie et aux besoins de chaque patient.
L’influence des hormones sur le corps : Les recherches scientifiques ont permis de mieux comprendre pourquoi l’hormonothérapie peut entraîner une prise de poids. En modifiant l’équilibre hormonal, le traitement entraîne :
Ces changements ne sont pas dus à une augmentation des apports alimentaires, mais bien à une transformation de la composition corporelle. Cela explique pourquoi certaines personnes constatent une prise de poids, sans avoir modifié leurs habitudes.
Le bouleversement hormonal causé par le traitement déclenche donc une cascade de modifications dans l’organisme. Mais, en parallèle de la façon dont le corps régule son poids, il peut aussi modifier l’appétit et la sensation de satiété.
Un impact sur la composition corporelle : Les études montrent qu’environ 50 à 60% des patients sous hormonothérapie observent une modification de leur poids, mais elle reste généralement modérée, en moyenne entre 2 et 4 kg sur la durée totale du traitement.
Au-delà du chiffre affiché sur la balance, c’est surtout la répartition des masses grasses et musculaires du corps qui évolue. Les patients observent souvent une accumulation de graisse au niveau du ventre, tandis que la perte de masse musculaire entraîne une sensation de baisse de tonicité et d’énergie.
Chez les femmes, ces effets sont particulièrement marqués en cas de ménopause induite par le traitement, car le corps réagit de manière similaire à une ménopause naturelle.
L’hormonothérapie ne se limite pas à ses effets biologiques : votre état émotionnel joue également un rôle dans l’évolution du poids. Il est tout à fait normal que le stress lié au diagnostic et au traitement ait un impact sur vos habitudes alimentaires. Cette période de bouleversements peut modifier votre rapport à la nourriture : certains peuvent ressentir une perte d’appétit, tandis que d’autres trouvent dans l’alimentation une source de réconfort.
La fatigue, qui accompagne souvent l’hormonothérapie, peut également vous amener à bouger moins au quotidien. Lorsque l’énergie manque, il devient plus difficile de maintenir une activité physique régulière, ce qui peut entraîner une prise de poids progressive.
Sachez que ces réactions sont normales et compréhensibles. L’essentiel est d’en prendre conscience et d’adopter, à votre rythme, des habitudes qui vous aideront à retrouver un équilibre, sans culpabilité ni pression.
Une alimentation équilibrée et adaptée aux besoins : Maintenir un poids stable pendant l’hormonothérapie ne signifie pas se priver ou suivre un régime strict. L’objectif est d’adopter une alimentation qui soutient votre métabolisme tout en préservant votre énergie.
Privilégier les protéines maigres (poisson, volaille, légumineuses) aide à maintenir la masse musculaire. Les fibres contenues dans les légumes, les fruits et les céréales complètes favorisent la sensation de satiété et aident à mieux réguler l’appétit.
Fractionner vos repas tout au long de la journée peut également être un bon moyen d’éviter les fringales et de stabiliser vos apports caloriques. Il est aussi essentiel de bien vous hydrater, car l’eau joue un rôle clé dans le bon fonctionnement du métabolisme et aide à limiter la rétention d’eau parfois observée sous hormonothérapie.
L’importance de l’activité physique adaptée : L’hormonothérapie peut entraîner une fatigue accrue et rendre plus difficile la pratique d’une activité physique régulière.
Pourtant, le mouvement est un allié précieux pour préserver votre forme et limiter la prise de poids. Les études montrent que 30 minutes d’activité quotidienne permettent non seulement de mieux contrôler son poids, mais aussi de réduire la fatigue et d’améliorer le bien-être général.
La marche, accessible à tous, est un excellent point de départ et peut être intensifiée progressivement en fonction de votre forme. La natation, douce pour les articulations, permet de solliciter l’ensemble du corps sans traumatisme. Le yoga, en plus de renforcer le corps, aide à mieux gérer le stress et favorise la détente.
Un accompagnement bienveillant pour avancer sereinement : Pour gérer votre poids sous hormonothérapie, être bien entouré·e peut faire toute la différence. Un suivi adapté permettra d’ajuster votre alimentation sans frustration, de trouver une activité physique qui respecte vos capacités et d’aborder vos changements corporels avec plus de sérénité.
Chez Jinko, nous vous accompagnons pour vous aider à retrouver un équilibre durable :
Une infirmière construit avec vous un plan personnalisé pour améliorer votre bien-être physique, émotionnel et mental. Parce que vos besoins évoluent, ce parcours est réajusté régulièrement, afin de s’adapter à 100% à votre situation.
Bien que l’hormonothérapie puisse modifier la composition corporelle, il est important de garder en tête que cet effet n’est ni systématique ni irréversible. En mettant en place des ajustements progressifs, il est tout à fait possible de maintenir un poids stable, tout en vous sentant bien dans votre corps.
L’essentiel est d’aborder cette question sans culpabilité, en adaptant les solutions à votre rythme et à vos besoins. Notre équipe soignante peut vous accompagner et vous orienter vers des professionnels spécialisés afin de vous aider à trouver un équilibre durable et bienveillant.
Chaque petit pas compte : écoutez-vous, avancez à votre rythme et, surtout, soyez indulgent·e avec vous-même !